Alors voilà, le grand retour de Céline Dion sur la scène française aprés neuf années d'absence s'est déroulé hier soir au coeur du Palais Omnisport de Paris Bercy (POPB). Grâce à Ebay j'ai pu bénéficier d'une place au quinzieme rang en parterre devant la scène centrale pour 85€ au lieu de 205€. Pour ma part c'est mon 6eme concert de la diva quebecoise et c'est ma quatrieme tournée en 15 ans et je n'ai jamais été aussi bien placé qu'hier soir. Ma premiere surprise aura été de voir que des blocs entiers de places (les moins cheres) étaient entierement vides.
Premiere partie: l'imitateur Michael Gregorio: beaucoup de talent certes mais un humour lourd.
Celine commence à l'heure. La vidéo d'intro sur un remix de "I Drove All Night" fait bien monter l'adrénaline des spectateurs on y découvre le "making-of" des photos du programme (30€ au stand marchandising) ainsi que les differents concerts effectués sur la tournée par ville (Johanesbourg, Londres, Manchester, etc...). La vidéo se termine par "Et ce soir (tonight) PARIS" et pouf le cube video au centre de la scène (le même que celui du plateau de la nouvelle star) s'élève pour revelé Céline en mini jupe rose fushia qui chante "I Drove All Night" (version trés courte). Dans la salle le public est trés enthousiasmé. Comme à chaque tournée, elle enchaîne deux autres tubes dans la foulée sans pause: "The Power of Love" (en playback) et "J'irai où tu iras" sans Jean Jacques Goldman (ça confirme mon intuition qu'il y a de l'eau dans le gaz entre eux, il est deja resté totallement absent de la promo de la derniere production française "D'elles"). A moins qu'il n'apparaisse à un autre des 6 concerts prévu à Paris ?. Céline s'adresse au public en expliquant qu'il s'agit d'une tournée familiale, sa mère (présente dans la salle) et son fils visitent notre beau pays qu'elle redecouvre au travers des yeux de son fils (25eme édition). En dehors de cela Céline va trés peu s'adresser au public français qu'elle n'a pas vu depuis le Stade de France. Aucune mention du passé a part le classique "Je voulais vous dire que je vous aime" ou encore "Je me sens ici chez moi". Par le passé elle s'atardait toujours sur ce lien special avec les français et pour une premiere date aprés neuf ans la complicité avec le public a été plutot zéro, peut etre que les ventes du dernier album ne lui donne pas envie d'en donner d'avantage que n'importe qu'elle autre date de la tournée ? Sur la chanson suivante "Taking Chances" (titre phare du dernier album international en anglais), qu'elle chante un ton plus bas que sur l'album, il est évident que le public connait à peine les paroles. Les fans du premier rang connaissent, mais le grand public, lui, reste relativement stoïque. "Destin" réanime un peu la foule inanimée qui retombe à nouveau dans un état léthargique sur "Et S'il N'en restait Qu'une". Même Céline semble ne pas bien connaitre cette chanson et se trompe dans un couplet, elle n'est pas dedans et aucune mise en scène n'est prévue. Ce sera l'unique chanson de son dernier album français "D'elles". Lorsqu'elle enchaîne sur le classique "Ziggy" la salle entiere est en communion, tout le monde connait. Les fans, de leur côté, auraient sans doute preferé une chanson en anglais du dernier album à la place. Fin du premier tableau.
Des danseurs flamenco introduisent la tableau suivant, Céline apparait toujours au centre de la scène, vêtue d'une énorme cape blanche qu'elle fait floter devant un énorme ventilateur pour interpreter "Eyes On Me". Encore une fois le public français n'a pas révisé et seuls les fans connaissent la chanson dans cette nouvelle version destinée à la tournée. Elle manque de peu de se prendre les pieds dans sa cape. Fort heureusement un danseur lui retire pour la chanson suivante "S'il Suffisait D'aimer" qu'elle présente comme une chanson d'amour de Jean Jacques Goldman universelle (ah bon ?). Au moins là le public connait et chante avec elle. Sur "Dans un autre monde" elle continue de captiver l'attention du public. C'est la même sauce et les mêmes ingrédients que le Stade de France en 98 et ça fontionne relativement bien. Son retour en anglais sur "All By Myself" est un franc succès, en live integral, elle pousse la fameuse note que tout le monde attends et la fait durer 10 secondes ! Ca marche à tous les coups la salle hurle de bonheur. Fin du deuxieme tableau.
Retour en veste à paillettes (à noter la présence d'un triangle à paillette sur l'entre-jambe du pantalon noir) sur une nouvelle version encore plus molle de "I'm Alive" (pourtant un tube en son temps, mais deja massacré à Las Vegas). Sur "My Love", troisieme extrait du dernier album anglais, Céline débute à capella pour le plus grand plaisir de ses fans. Vocalement impecable, l'interpretation faciale de Céline est surjouée comme toutes ses chansons douces. Celine écarquille les yeux sans sourciller sur la derniere minute de la chanson afin d'essayer d'obtenir une larme final qui vient difficilement. La technique semble marcher sur les fans des premiers rangs mais sur l'écran géant en gros plan, ça le fait déjà moins. Elle n'a que deux manieres de creer l'émotion, les yeux ecarquillés ou fermés la tête bercée au creux de ses mains. Le grand public semble ne plus etre trop dupe au bout de quelques essais. Céline sur scène a du mal a transmettre l'émotion tant attendue. Petite exclusivité pour la France Céline enchaine sur la chanson "Je Sais Pas", tout le monde connait. La mise en scène sur "Alone", quatrieme et dernier extrait du dernier album anglais, est pas mal pensée. Céline est au milieu de son cube et ne peut etre qu'entre-appercue au travers des vidéos. Dommage qu'elle en fasse tant avec ses bras et ses mains car cela a souvent rien à voir avec ce qu'elle chante. Le public reconnait le tube des années 80 fort heureusement pour l'ambiance en dent de scie provoquée par les chansons récentes. Vient s'inscrire ensuite l'hommage de Céline au groupe Queen, qu'elle presente comme étant le plus grand groupe rock de tous les temps sur "We Will Rock You" (ça le public connait bien) et son affection particuliere pour Freddie Mercury qui a enregistré avant de mourrir "Show Must Go On" qu'elle massacre allegrement (sa version avec Christophe Mae et David Hallyday sur prompteur enregistrée pour TF1 fin 2007 passait bien mieux que la version baclée d'hier soir).
Un medley de ses choristes sur de la bonne vieille soul music lui permet de se changer et d'enchainer sur le tableau suivant avec quelques vieux classiques puis son incontournable marque de fabrique live de fausse derniere chanson de concert: "Love Can Move Mountains". La version reste la même depuis 15 ans. Ici nous avons droit aux danseurs, version Vegas. Céline dit "bonsoir!" et disparait.
Faux rappel numéro 1: mini jupe argentée et dorée et grand pied de micro assorti Céline cartonne sur "River Deep, Mountain High" qu'elle a rodé depuis quelques années à Vegas. Au centre de la scène elle s'élève seule sur son estrade et claque des doigts sur quelques pas de danse. Elle fait tournoyer le pied de micro comme un baton de majorette le bras tendu vers le ciel. Le public est a fond avec elle, mais pouff elle disparait à nouveau criant "Bonsoir!".
Faux rappel numéro 2: dans un robe digne de Kate Winslet dans le film "Titanic", Celine interprete "My Heart Will Go On" élevée sur son estrade centrale au milieu des bougies telle une vierge suspendue devant un public en totale communion. Des images du film sont projetées au cas où il n'y aurait pas assez d'émotion. Celine veut nous dire qu'elle nous aime avec la derniere chanson "Pour Que Tu m'aimes Encore". Merci bonsoir. Celine traverse une allée au milieu du public et serre quelques mains. C'est fini.
A noter la précense de quelques VIP tel que Jean Pierre Raffarin, Nana Mouskouri, Didier Barbelivien ou encore Laurent Boyer entre autres...
Je suis un peu déçu. La mise en scène et le choix des chansons est ouvertement un vieux cocktail entre le Stade de France et le show de Vegas. Alors qu'on nous avait promis un tout nouveau show, plus chaud que Vegas. Rien de nouveau donc si ce n'est peut etre des robes plus courtes et des danseurs sur la tournée mondiale. Peu d'echanges avec le public et une émotion qui a du mal a circuler. Celine aurait pu nous faire sentir quelque chose pour son grand retour à Paris, mais rien. Le show dans sa version francophone (car la version internationale semble mieux construite) souffre de trop de hauts et de bas. La tracklist est principalement constituée d'un best-of français qui trahit un manque de nouveautés et de prises de risques (ironique quand on peut traduire le titre de la tournée "Taking Chances" par "Prendre des risques") pour satisfaire le grand public français qui la boude sur ses dernieres ventes d'albums français et anglais. Bien sur il faut rester objectif et se dire qu'elle a moins eu de temps pour cette version française. Il y a même eu un moment où Céline a du s'accroupir sur son tapis roulant car il la menait tout droit vers un des trous de la scène (preuve que même les machinistes n'ont pas l'habitude de cette version du show). Les instrumentalisations des anciennes chansons sont toujours les mêmes depuis des années, aucun guest pour cette premiere date (alors que Garou et Jean Jacques Goldman sont dans le même pays, à croire qu'il a vraiment un probleme).
Je pense que j'aurais largement préféré la voir à Londres ou à Amsterdam avec plus de chansons du dernier album anglais au milieu d'un public qui connait les nouvelles chansons. Les bords sont arrondis pour satisfaire le plus grand nombre. C'est donc destiné aux gens qui n'ont jamais vu Céline sur scène car elle use de ses tours de scène les plus rodés depuis 15 ans. Si c'est votre cas courrez devant Bercy pour les dernieres dates il reste énormement de places peu chères à vendre.
Le tracklist du concert du 19.05.2008 à Bercy:
I Drove All Night
The Power Of Love
J'irai où tu iras
Taking Chances
Destin
Et s'il n'en restait qu'une
Ziggy
Eyes On Me
S'il suffisait d'aimer
Dans un autre monde
All By Myself
I'm Alive
My Love
Je Sais Pas
Alone
Medley Queen
Medley Soul
Love Can Move Mountains
River Deep, Mountain High
My Heart Will Go On
Pour que tu m'aime encore